
Un rendement net de 5 % reste hors de portée pour la majorité des placements sécurisés en France, malgré la remontée des taux. Les fonds en euros des assurances-vie plafonnent en moyenne autour de 2,5 %, tandis que le Livret A n’atteint pas 4 % bruts. Seuls certains produits dynamiques ou alternatifs permettent encore d’espérer franchir ce seuil, au prix d’une volatilité accrue.
La fiscalité, les frais de gestion et l’horizon d’investissement modifient sensiblement la performance réelle. Les nouvelles offres apparues en 2025 bousculent les repères traditionnels et redistribuent les cartes pour les investisseurs attentifs.
Plan de l'article
Pourquoi viser un rendement de 5 % en 2025 change la donne pour votre épargne
Fixer la barre à 5 % de rendement pour ses placements financiers en 2025 n’a rien d’anecdotique. L’inflation, solidement installée au-dessus de 4 % en 2023, rebat les cartes des meilleurs placements. Les solutions autrefois synonymes de préservation du patrimoine n’offrent plus qu’un maigre refuge, certains taux réels glissant même sous zéro.
La quête de performance s’accélère. Ceux qui épargnent n’acceptent plus la simple sécurité : ils surveillent l’évolution des marchés financiers, comparent sans relâche les taux d’intérêt, et privilégient une diversification adaptée à l’époque. Banques, assureurs, gestionnaires d’actifs : tous rivalisent d’innovations pour attirer les investisseurs en quête de performances futures capables de suivre, voire de dépasser, la hausse du coût de la vie. Mais atteindre 5 % exige d’exposer son capital à davantage de risque, de tolérer la volatilité, et parfois d’accepter la perspective de pertes.
Opter pour des solutions à rendement supérieur impose de réfléchir en profondeur : jusqu’où aller dans la prise de risque ? Comment doser sécurité et ambition ? Faut-il s’inscrire dans la durée ou viser l’opportunité ? Les plus aguerris misent déjà sur la diversification, répartissant leur portefeuille pour amortir les secousses des marchés. Ceux qui débutent découvrent vite qu’il n’existe pas de meilleur placement universel : tout dépend du projet, du délai, de la trajectoire personnelle.
Quels placements peuvent réellement offrir 5 % de rendement cette année ?
La perspective d’un meilleur placement à 5 % conduit les investisseurs expérimentés à revoir leur stratégie. Les livrets réglementés et super livrets n’atteignent pas ce niveau, même avec des taux rehaussés. Quant aux fonds en euros des contrats assurance vie, ils restent bloqués sous les 3 %. Pour viser plus haut, il faut donc accepter une part de risque supérieure et s’orienter vers des supports moins classiques.
La SCPI (société civile de placement immobilier) reste une valeur sûre pour générer des revenus réguliers. Début 2024, certaines SCPI affichaient des rendements proches, voire supérieurs à 5 %. Attention toutefois : l’immobilier n’est pas sans aléas, et la gestion locative peut réserver des surprises.
Du côté des unités de compte en assurance vie, les ETF actions mondiaux, qu’ils soient pilotés ou autogérés, ont prouvé sur cinq ans qu’ils pouvaient dépasser les 5 % annuels pour les profils dynamiques. L’exposition aux marchés boursiers implique de supporter la volatilité, mais la diversification internationale permet d’en limiter les effets.
Les produits structurés se multiplient, promettant parfois 5 % ou plus, à condition que certains scénarios de marché se réalisent. Le private equity, accessible via certains contrats PER ou assurance vie, vise également ces performances, en échange d’une liquidité plus faible et d’une perspective sur le long terme.
Voici les grandes familles d’actifs qui peuvent répondre à cette ambition :
- SCPI : revenus périodiques, mais exposition au marché immobilier
- ETF actions : potentiel de performance élevé, mais volatilité inhérente aux marchés
- Produits structurés : rendement conditionné à l’évolution des indices
- Private equity : perspectives attractives, mais horizon d’investissement étendu
Pour atteindre 5 %, il ne suffit donc pas de choisir le bon produit : encore faut-il comprendre sur quoi repose la performance, la qualité de gestion, et la solidité des supports.
Risques, fiscalité et accessibilité : zoom sur les critères à ne pas négliger
Avant de viser un rendement de 5 %, il faut analyser chaque paramètre, à commencer par le risque. Les supports affichant ce niveau de performance, comme les SCPI, ETF ou produits structurés, comportent un risque réel de perte en capital. L’évolution des prix de l’immobilier, les à-coups des marchés financiers ou des scénarios défavorables peuvent faire dérailler les prévisions. Les produits à capital garanti (livrets réglementés, assurance vie en fonds euros) assurent la sécurité, mais restent loin des 5 %.
La fiscalité influe directement sur la performance finale. Les prélèvements sociaux de 17,2 % pèsent sur la plupart des produits. L’assurance vie bénéficie d’un cadre spécifique après huit ans : abattement de 4 600 € par an pour une personne seule, puis flat tax à 7,5 %. Les SCPI sont imposées comme les revenus fonciers : fiscalité classique plus prélèvements sociaux, ce qui réduit le gain réel. Sur un PEA, après cinq ans, les gains échappent à l’impôt sur le revenu et n’y subissent que les prélèvements sociaux.
L’accessibilité varie aussi. Un livret LDDS s’ouvre en quelques minutes pour 10 €. Les SCPI exigent généralement un investissement de 1 000 à 5 000 €. Les ETF et PEA s’adressent à ceux prêts à gérer la volatilité, avec une prise en main plus technique. La gestion pilotée sur certains contrats assurance vie simplifie l’accès aux marchés, mais les frais viennent rogner la performance.
Pour résumer, ces critères doivent impérativement être passés au crible :
- Risque de perte de capital : inhérent à tous les placements non garantis
- Fiscalité : varie selon l’enveloppe et impacte le rendement réel
- Accessibilité : montant minimal, simplicité d’ouverture, connaissances nécessaires
Simuler son investissement pour choisir le placement qui vous ressemble
Avant de trancher, rien ne vaut une mise à l’épreuve chiffrée. Simuler son investissement offre la possibilité de mesurer l’effet d’un rendement de 5 % sur votre capital, année après année, sans risque ni engagement. Ces outils permettent de tester différents scénarios : part de diversification, durée d’engagement, fiscalité spécifique à chaque enveloppe. Les simulateurs détaillent l’évolution du capital, l’impact des prélèvements sociaux, et le poids réel des frais de gestion.
Alternez les hypothèses : gestion pilotée en assurance vie, répartition entre SCPI et ETF, ou encore fractionnement de l’investissement sur plusieurs actifs. Les outils en ligne permettent de visualiser concrètement les projections, en tenant compte du risque toléré et du temps dont vous disposez.
Les questions suivantes guident la réflexion :
- Quel montant engager pour viser 5 % sans mettre votre patrimoine en péril ?
- Quelle fiscalité s’appliquera selon le contrat ou la durée de détention ?
- Comment la gestion pilotée peut-elle atténuer la volatilité sur la durée ?
La simulation se révèle un allié précieux pour y voir clair, face à un marché qui se complexifie et des offres foisonnantes. Elle permet de préparer un choix raisonné, en accord avec votre profil, vos aspirations et votre tolérance au risque.
En matière de placement, viser 5 % n’est plus une utopie réservée à une poignée d’initiés. Mais chaque décision engage bien plus qu’un simple chiffre : elle dessine le visage de votre avenir financier. À chacun d’écrire le sien, selon ses règles du jeu.